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5 juillet 2014 6 05 /07 /juillet /2014 20:30

Goude tost ur bloavezh hep embannañ netra ken, distroet on ha klask a rin rannañ ganeoc'h un nebeud eus va soñjoù nevez, va rekipeoù naturel hag all. Krouet e vo ur rummad ispisial e brezhoneg. Gant ma vin digarezet rak ober a ran un nebeud a  fazioù dre ma ne m'eus ket implijet brezhoneg abaoe pell. Vakañsoù mad deoc'h ha ken ar c'hentañ! 

 

 

After a year without posting anything, I'm back to share with you some of my thoughts and natural recipes. A new topic will be created dedicated to the breton language. I hope you will forgive the mistakes I may make since I did not use the language for a long time. Have lovely vacations and see you soon!

 

~

 

Après près d'un an sans rien publier, je suis de retour afin de partager mes pensées et recettes naturelles. Une nouvelle rubrique sera créée, spécialement dédiée au breton. En espérant être pardonné pour les fautes que je commettrai étant donné que je n'ai pas utilisé la langue depuis longtemps. Bonne vacances et à bientôt!

 

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18 août 2013 7 18 /08 /août /2013 18:58

 

 

 

 

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   Gisèle, 96 ans au service de sa conscience. 96 ans de lutte, de sacrifice, de douleur et aussi d’une étonnante sérénité au regard des épreuves de sa vie. Née au début du siècle dernier, Gisèle faisait partie de ces rares personnes à avoir fait très tôt un choix qui semble de plus en plus difficile aux jeunes générations : faire toujours de son mieux. Faire toujours de son mieux, selon Gisèle, cela consistait à faire son devoir le mieux possible, afin de nuire le moins possible à elle-même et à son entourage. C’est pourquoi Gisèle n’a pas hésité à renoncer à une carrière de pianiste prometteuse pour rester auprès de ses parents. C’est aussi pourquoi elle s’est engagée corps et âme dans la Résistance, prenant régulièrement de très grands risques afin de secourir tous ceux qui l’entouraient et d’accomplir son devoir, même au péril de sa vie. Et c’est également la raison pour laquelle cette femme qui avait perdu son fiancé dans des circonstances tragiques a su faire preuve d’une dignité forçant au respect quand celui à qui elle avait fini par accorder sa main l’humiliait de la pire des façons, la laissant dans la plus grande misère pour élever sa fille et prendre soin de sa mère. Un sens du devoir si poussé qu’elle accorda son pardon  à cet homme que nombre de femmes se seraient fait une joie de démolir, afin d’assurer un avenir meilleur à sa fille. Des deuils successifs, une santé fragile et certainement une très grande lassitude du monde plongèrent Gisèle dans l’horreur de la maladie, la coupant peu à peu des siens et de moi-même. Gisèle ne s’est jamais vantée. Elle n’a jamais mis en avant sa générosité sans faille et les innombrables bienfaits dont elle inonda son entourage au cours de sa vie. Au bout du compte, je l’ai peu connue. Mais son histoire et son exemple ont aujourd’hui un écho tout particulier dans mon esprit…

 

« Maintenant, vous comprenez ce que signifie le Karma-Yoga : même au péril de sa vie, aider n’importe qui, sans poser de question. Laissez-vous abuser des millions de fois et ne posez jamais de questions ; ne pensez jamais à ce que vous faites. Ne vous vantez jamais de ce que vous donnez aux pauvres et ne vous attendez jamais à ce qu’ils vous en soient reconnaissants. C’est plutôt vous qui devez leur être reconnaissants de l’occasion qu’ils vous fournissent de pratiquer la charité envers eux. Nous voyons donc qu’il est évidemment beaucoup plus difficile de réaliser le chef de famille idéal que de réaliser le sannyâsin ; la véritable vie de travail est bien aussi difficile, sinon davantag , que la vie – véritable aussi – de renonciation. » -Swâmi Vivekânanda, Les Yogas Pratiques, p.54.

 

  Je suis profondément « bordélique ». J’ai une sainte horreur des tâches matérielles que je considère comme étant une perte de temps et d’énergie. Temps et énergie que j’ai toujours préféré consacrer à des activité intellectuelles ou spirituelles, les croyant bien plus honorables et enrichissantes que de faire la vaisselle, éplucher des légumes ou aspirer les tapis. Cet attrait pour les activités non salissantes m’a toujours été très utile pour flatter mon égo et justifier ma paresse. Combien de fois je me suis sentie bien supérieure avec mes livres, mes discussions et mes centres d’intérêt à tous ceux qui n’ont que peu ou pas d’éducation et passent leurs journées les mains dans la pâte et la poussière. J’étais persuadée, par exemple, qu’il était impossible de s’épanouir totalement en étant femme au foyer ou ouvrier à l’usine parce que ces activités empêchent ceux qui les pratiquent de cultiver leur esprit et de discipliner leur âme. Pourtant à chaque fois que mon esprit égoïste et arrogant émettait de telles pensées, une petite voix intérieure me rappelait à l’ordre, me remémorant ces fables égyptiennes où le plus pauvre et le moins instruit à souvent plus de cœur, de courage et de morale que le prince ou le prêtre. Après tout, je n’ai jamais ressenti du mépris pour les personnes effectuant des tâches manuelles. Ces personnes-là sont bien plus nécessaires au bon fonctionnement de nos sociétés que les intellectuels qui discutent d’abstractions autour d’une tasse de café. Ayant moi-même exercé pour de courtes périodes des travaux ménager et agricoles, je sais comment sont perçus ces travailleurs par nos élites. Et l’éducation que j’ai reçue m’a toujours appris à témoigner le même respect à la femme de ménage, la paysan ou la mère au foyer qu’au professeur, à l’écrivain ou au religieux. Néanmoins, je ne parvenais pas à ôter cette idée de mon esprit selon laquelle ce genre de tâche devrait être considéré comme une punition pour qui doit l’accomplir, puisque seules les activités intellectuelles et spirituelles pouvaient mener les hommes sur le chemin de leur libération intérieure.

De même, le devoir, tel qu’il avait été pratiqué par ma grand-mère me paraissait être plus une prison qu’un moyen de s’épanouir. Pour moi, cette femme si respectable avait été victime de la vie, de l’époque et de la société. Elle n’avait jamais pu être épanouie, ni même heureuse, parce qu’elle ne se l’était jamais permis. Elle s’était oubliée afin de satisfaire les autres et n’avait donc pas vécu comme elle l’aurait mérité. L’idée qu’elle avait renoncé à sa carrière pour s’occuper de ses parents m’était insupportable. Qu’une si grande dame n’ait pas pu exercer son art pour son plus grand plaisir et celui des autres me semblait être une injustice répugnante. Au lieu de cela, Gisèle n’avait pas pu s’instruire autant qu’elle l’aurait sans doute voulu ni s’engager dans une voie spirituelle la guidant vers la paix intérieure. Je savais qu’à sa place, je me serais probablement suicider ou alors je m’en serais prise très violemment aux autres et j’aurais transgressé les interdits sociaux et familiaux afin de me réaliser pleinement. Et pourtant Gisèle  en dépit de ses douleurs et ses nombreux renoncements, ne se plaignait pas, pas même quand son corps la faisait souffrir. Elle avait fait son devoir du mieux possible sa vie durant et n’en tirait aucune gloire. Simplement de la sérénité.

 

« Le seul moyen de progresser consiste à exécuter le devoir qui est le plus près de nous, et ainsi de suite, en accroissant notre force, jusqu’à ce que nous parvenions à l’état le plus élevé. Un jeune sannyâsin s’était retiré dans la forêt où il avait longtemps médité, adoré et pratiqué le yoga. Après des années d’exercices et de dur labeur, un jour qu’il était assis sous un arbre, quelques feuilles mortes tombèrent sur sa tête. Il leva les yeux et vit un corbeau et une grue qui se battaient au sommet de l’arbre. Il en fut fort irrité et s’écria : « Quoi ! Vous osez jeter des feuilles mortes sur ma tête ! » Comme en disant ces mots il lançait un regard plein de colère, un trait de feu jaillit de sa tête (tel était le pouvoir que le yogin avait acquis) et réduisit en cendres les deux oiseaux. Il éprouva du plaisir, presque une joie débordante, à constater les pouvoirs qu’il possédait : d’un regard il avait pu brûler le corbeau et la grue ! Un peu plus tard il dut aller à la ville pour mendier son pain. Il y alla, s’arrêta devant une porte et dit : « Mère, donne-moi à manger. » De l’intérieur de la maison sortit une voix : « Attends un instant, mon fils. – Maudite femme, pensa le jeune homme, comment oses-tu me faire attendre ? Tu ne connais pas encore mon pouvoir ! » Pendant qu’il avait ces pensées, la voix se fit entendre de nouveau : « Mon garçon, ne pense pas trop à toi-même, il n’y a ici ni corbeau ni grue. » Il fut stupéfait et dut continuer d’attendre. Lorsque, finalement, la femme sortit de chez elle, il se prosterna devant elle et lui demanda : « Mère, comment savais-tu cela ? – Mon garçon, répondit-elle, je ne connais ni ton yoga ni tes pratiques. Je suis une femme très ordinaire. Je t’ai fait attendre parce que mon mari est malade et que je le soignais. Pendant toute ma vie, je me suis efforcée de faire mon devoir. Avant de me marier, je faisais mon devoir envers mes parents ; maintenant que je suis mariée, je l’accomplis envers mon mari ; c’est là tout mon yoga. Mais en remplissant ainsi mon devoir, j’ai reçu l’illumination ; c’est ainsi que j’ai pu lire dans ta pensée et savoir ce que tu avais fait dans la forêt. Si tu veux apprendre quelques chose de plus élevé que ceci, va au marché de telle ville ; tu y trouveras un vyâdha (la caste la plus basse de l’Inde ; les vyâdhas étaient des chasseurs et des bouchers) qui t’enseignera quelque chose que tu seras très heureux de savoir – Pourquoi irais-je dans cette ville-là, pensa la sannyâsin, et pourquoi irais-je chercher un vyâdha ? » Mais après ce qu’il avait vu, son esprit s’était quelque peu ouvert, et il fit ce que la femme lui avait conseillé. Lorsqu’il arriva près de cette ville, il trouva le marché et vit de loin un gros et gras vyâdha qui découpait des quartiers de viande avec de grands coutelats, qui parlait et marchandait avec différents acheteurs. Le jeune homme se dit : « Que le Seigneur me vienne en aide ! Est-ce de cet homme que je vais apprendre quelque chose ? C’est certainement l’incarnation d’un démon, pour le moins ! » Mais le vyâdha leva les yeux et lui dit : « Swâmi, est-ce cette femme qui t’a dit de venir me voir ? Assieds-toi en attendant que j’aie fini mon travail – Que m’arrive-t-il ? se demanda le sannyâsin. Il s’assit et le boucher continuer son travail. Quand tout fut terminé, celui-ci ramassa son argent et dit au sannyâsin : « Viens, Seigneur, viens chez moi. » Lorsqu’ils furent arrivés, le vyâdha lui donna un siège, lui demande de l’attendre et entra dans la maison. Il fit la toilette de son vieux père et de sa vieille mère, leur donna leur repas, et fit tout ce qu’il put pour leur être agréable ; après quoi il revint vers le sannyâsin et lui dit : « Tu es venu me voir, Seigneur, que puis-je faire pour toi ? » Le sannyâsin lui posa quelques questions sur l’âme et sur Dieu, et le vyâdha lui fit ce discours qui se trouve dans le Mahâbhârata, et qu’on appelle Vyâdha-Gîta. Ce discours contient l’une des plus belles envolées du Védânta. Lorsque le vyâdha s’arrêta de parler, le sannyâsin était stupéfait. « Pourquoi, lui dit-il, es-tu dans ce corps-là ? Avec la connaissance que tu possèdes, pourquoi es-tu dans un corps de vyâdha ? Pourquoi fais-tu ce travail affreux et dégoûtant ? – Mon fils, répondit le vyâdha, nul devoir n’est affreux, nul devoir n’est dégoûtant. Ma naissance m’a placé dans ces circonstances et dans ce milieu. Dans mon enfance j’appris ce métier ; je suis sans attachement et j’essaye de bien remplir mon devoir. J’essaye de faire mon devoir comme chef de famille, et j’essaye de faire tout mon possible pour rendre heureux mon père et ma mère. Je ne connais pas ton yoga et je ne me suis pas fait sannyâsin ; je n’ai pas non plus abandonné le monde pour me retirer dans la forêt. Néanmoins, tout ce que tu as vu, tout ce que tu as entendu, m’est venu parce que j’ai exécuté sans attachement les devoirs qui sont ceux de mon métier […] Lorsque vous faites un travail quelconque, ne pensez à rien au-delà de ce travail. Faites-le comme si vous adoriez, comme si c’était l’adoration la plus noble, et consacrez-lui toute votre vie pendant le temps que vous le faites. Ainsi, dans l’histoire queje vous ai racontée, le vyâdha et la femme faisaient leur devoir avec joie, en s’y consacrant entièrement ; la conséquence en fut que tous deux reçurent l’illumination. Cela vous montre clairement que, lorsqu’on accomplit convenablement son devoir, quelle que soit la situation dans laquelle la vie nous ait placé, et qu’on ne s’attache pas aux résultats, on est conduit à la réalisation la plus haute de la perfection de l’âme […] Pour le travailleur sans attachement, tous les devoirs sont également sont également bons et forment des instruments suffisants pour écraser l’égoïsme et la sensualité et pour conquérir la liberté de l’âme. » -Ibid, p.61-64.

 

Il me semblait inconcevable que les tâches matérielles puissent apporter la moindre nourriture à l’âme et à l’esprit. Sauf si celles-ci étaient directement reliées au monde de la spiritualité et de la connaissance. Les activités quotidiennes me rattachaient à la matière et au cercle infernal de l’existence. Chasser la poussière en sachant qu’elle reviendra et qu’il faudra encore la chasser et cela est sans fin. Nettoyer  la vaisselle pour pouvoir la salir et la laver encore afin de la resalir. Faire pousser des légumes pour les manger pour en faire pousser d’autres. Passer des heures à concocter les plats les plus fins alors qu’ils seront engloutis en quelques minutes. Dépenser toute son énergie dans le nettoyage d’une pièce en sachant qu’on ne pourra profiter de sa propreté que quelques jours voir même quelques heures. Que pouvais-je bien retirer de telles activités si ce n’est la certitude qu’il me faudrait inlassablement les répéter ? Aucune satisfaction intellectuelle, seulement un gain temporaire et une lassitude me poussant à les accomplir le plus vite possible afin qu’elles me fassent perdre le moins de temps possible. Ainsi je bâclais toutes les tâches du quotidien et repoussais le moment de les accomplir autant que possible ou les confiais même aux autres, préférant chercher des nourritures plus élevées dans la lecture, la réflexion, et d’autres activités plus épanouissantes…

 

« Si vous faites de votre mieux, vous vivrez votre existence intensément […] Par exemple, la plupart des gens vont chaque jour au travail en ne pensant qu’au jour de paie et à l’argent que leur travail va leur rapporter. Ils attendant avec impatience le vendredi ou le samedi, selon le jour où ils sont payés et où ils peuvent prendre du temps pour eux. Ils ne travaillent que pour la récompense, et du coup, font de la résistance. Ils essayent d’éviter d’agir et, par conséquent, ne font pas de leur mieux. Ils travaillent dur toute la semaine, peinant à leur tâche, subissant leur activité, non parce qu’ils le veulent, mais parce qu’ils pensent y être obligés. Ils doivent travailler pour payer leur loyer et subvenir aux besoins de leur famille. Ils vivent donc avec toute cette frustration et, lorsqu’ils reçoivent enfin de l’argent, ils sont malheureux. Ils ont deux jours de repos pour faire ce qu’ils veulent, mais que font-ils ? Ils essaient de s’évader. Ils se saoulent parce qu’ils ne s’aiment pas. Ils n’aiment pas leur vie. On se fait du tort de multiples manières lorsqu’on n’aime pas qui l’on est. Inversement, si vous agissez simplement pour le plaisir d’agir, sans attendre de récompense, vous découvrirez que vous apprécierez tout ce que vous ferez. Vous en serez récompensé, mais vous ne serez plus attaché à la récompense. Si on aime ce qu’on fait, si on fait constamment de son mieux, alors on jouit pleinement de la vie. On s’amuse, on ne s’ennuie pas, on n’est pas frustrés.

Lorsque vous faites de votre mieux, vous ne laissez aucune chance à votre Juge de vous culpabiliser ou de vous critiquer. Si vous avez fait de votre mieux et qu’il essaie de vous juger selon le Livre de la Loi, vous savez quoi répondre : J’ai fait de mon mieux. Vous n’avez aucun regret. Voilà pourquoi on doit toujours agir pour le mieux. Ce n’est pas un accord facile à conclure et à respecter, mais il va vraiment vous libérer.

Lorsque vous faites de votre mieux, vous apprenez à vous accepter. En étant conscient, vous pouvez apprendre de vos erreurs. Cela signifie vous exercer, regarder honnêtement les résultats de vos actions et continuer de vous exercer.

Vous n’avez pas l’impression de travailler dur en faisant de votre mieux, parce que vous prenez plaisir  à ce que vous faites. Vous savez que vous agisez pour le mieux lorsque vous appréciez les activités auxquelles vous vous adonnez ou que vous les accomplissez de telle sorte qu’il n’en résulte aucune conséquence négative pour vous. Vous faites de votre mieux parce que vous le voulez, et non parce qu’il le faut, ni pour essayer de faire plaisir au Juge, ni à qui que ce soit d’autre.

Si vous entreprenez une action parce que vous le devez, il est impossible de l’effectuer au mieux. Alors autant ne pas la faire. Non, faites de votre mieux parce qu’agir ainsi vous rend heureux. Lorsque vous le faites simplement pour le seul plaisir que vous y trouvez, vous n’agissez que parce que vous aimez cela. » - Don Miguel Ruiz, Les Quatre Accords Toltèques, La voie de la liberté personnelle, p.77-79.

Je commets de grossières erreurs en permanence dans ma façon de penser et d’agir. Je hiérarchise les tâches et je les fais pour mon seul intérêt. Et lorsque je n’en vois aucun, je ne les fais pas ou bien de très mauvais gré. Il est stupide et naïf de penser qu’il n’y a qu’un nombre restreint de métiers et de situations qui puissent nous conduire à l’Eveil. En réalité, toutes les situations, toutes les activités, sont autant d’opportunités pour nous d’accomplir notre devoir. Le devoir le plus proche de nous est toujours les plus honorable. Ce n’est pas parce que je n’ai ni les compétences ni les épaules pour diriger un pays que je suis inférieure à un chef d’Etat. Un chef d’Etat n’est pas forcément capable de faire à manger ou de cueillir des groseilles. Cela n’en fait pas non plus un être méprisable. Chacun a une place qui lui est propre et des devoirs adaptés à sa situation et son évolution. Chaque minute de notre vie est une nouvelle occasion d’avancer de nous améliorer.

 

« Seuls les sots disent que le travail et la philosophie sont des choses différentes ; les savants ne le disent pas. Les savant s’aperçoivent que, malgré leurs différences apparentes, l’un et l’autre conduisent finalement au même but : la perfection humaine. » -Swâmi Vivekânanda, Les Yogas Pratiques, p.88.

 

Aimer ce que l’on fait, ne pas en demander plus, et être conscient de la chance et de la richesse de chaque situation dans laquelle nous place la vie. Aimer le bien. Etre en pleine conscience.

 

« Pour moi, l’idée selon laquelle faire la vaisselle est une corvée n’est juste que pour celui qui n’est pas en train de la faire. Lorsque vous êtes debout devant l’évier, les manches retroussées et les mains dans l’eau chaude, c’est vraiment très agréable. J’aime prendre le temps de laver chaque assiette, d’être pleinement conscient de chaque plat, de l’eau et du mouvement de mes mains. Je sais que si je me dépêche pour manger mon dessert plus vite, le temps passé à laver la vaisselle sera désagréable et ne vaudra pas la peine d’être vécu. Ce serait dommage car chaque minute, chaque petit bout de vie est un miracle. Les assiettes elles-mêmes et le fait que je suis ici en train de les laver est un miracle.

Si je suis incapable de laver la vaisselle dans la joie, si je veux finir plus vite pour pouvoir aller manger mon dessert, je ne profiterai pas de mon dessert non plus. La fourchette à la main, je penserai à ce que je vais faire ensuite. La texture et la saveur du dessert, tout comme le plaisir de la dégustation, tout sera perdu.

Chaque pensée, chaque action au soleil de la conscience devient sacrée. Dans cette lumière, aucune barrière n’existe entre le sacré et le profane. Je dois avouer que je mets un peu plus de temps à faire la vaisselle. Mais je vis pleinement chaque moment et je suis heureux. Laver la vaisselle est à la fois un moyen et une fin - c’est-à-dire qu’on ne lave pas seulement la vaisselle pour avoir des assiettes propres, mais aussi juste pour laver la vaisselle, pour vivre pleinement chaque instant où l’on lave la vaisselle. » - Thich Nhat Hanh, La Sérénité de l’Instant, Illuminer le quotidien et vivre le moment présent, p.41-42.


Combien de personnes comme ma grand-mère croisons-nous ou fréquentons-nous sans même nous en apercevoir ? Combien de femmes et d’hommes effectuent avec sérieux, gratitude et conscience ce que des esprits aveugles comme le mien nomment avec mépris des tâches ingrates ? Combien sont ces saints et ces saintes ordinaires, ces maîtres de yoga qui s’ignorent, qui travaillent au bien-être et à l’équilibre de nous tous dans la plus grande discrétion et la plus grande bienveillance ?

« Que nous dit le Karma-Yoga ? « Travaillez sans répit, mais renoncez à tout attachement à votre travail. Ne vous identifiez jamais à quoi que ce soit. Gardez l’esprit libre. Les douleurs et les malheurs, et tout ce que vous voyez, sont tout simplement des conditions nécessaires au monde ; la pauvreté, la richesse et le bonheur ne durent qu’un moment ; ils n’appartiennent nullement à notre nature réelle. Notre nature est bien au-delà du malheur et du bonheur, au-delà de tous les objets des sens, au-delà de l’imagination, et pourtant il nous faut continuer à travailler tout le temps. » Ce qui rend malheureux, c’est l’attachement et non pas le travail. Dès que nous nous identifions avec le travail que nous faisons, nous sommes malheureux ; mais si nous ne nous identifions pas avec ce travail, nous ne nous sentons pas malheureux. » - Swâmi Vivekânanda, Les Yoga Pratiques, p.95.


Gisèle n’était pas incroyante mais ne pratiquait pas de religion non plus, très jeune déçue par le Catholicisme. Pourtant, elle s’était forgée une religion sans dogme, sans doctrine, sans tabous mais avec pour seul principe de faire toujours de son mieux. L’essentiel pour elle était d’avoir « sa conscience pour soi ». Non, ma grand-mère ne lisait pas le sanskrit, ne connaissait pas l’Inde ni ses yogas, mais elle pratiquait avec une perfection rarement égalée le Karma-Yoga, et ce, sans jamais l’avoir su. Oui, ma grand-mère était une  yogini.

 

 

«  Le Karma-Yoga est la réalisation, par le travail sans égoïsme, de cette liberté qui est le but de toute nature humaine. Chaque action égoïste retarde par conséquent l’instant de notre arrivée au but, et chaque action altruiste nous rapproche du but ; c’est pourquoi la seule définition que l’on puisse de la morale est celle-ci : ce qui est égoïste est immoral, ce qui est altruiste est moral. » - ibid, p.107.

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29 mai 2013 3 29 /05 /mai /2013 10:49

  Dans la majorité des sociétés occidentales modernes, des voix s'élèvent pour déplorer le recul du sacré dans nos vies quotidiennes. Les religions traditionnelles occidentales perdent de plus en plus de leurs fidèles, des lieux de cultes se retrouvent parfois transformés en magasins, maisons et parfois mêmes discothèques... 

  A ce rejet et ce dégoût de la chose sacrée manifestée (parfois avec une violence démesurée) de la part d'une certaine parties des athées s'oppose la dégénérescence d'une partie grandissante des représentants des courants spirituels. Les religions n'apaisent plus, ne guident plus mais terrorisent et ne semblent uniquement bonnes qu'à donner des leçons de morale obsolètes sur la vie en société... 

  Qui a raison et qui a tort ? Tout le monde et personne. La personne qui insulte stupidement la spiritualité dans son ensemble et l'intégralité de ses courants manifeste une ignorance et une arrogance pitoyables. Mais la personne qui utilise le nom de sa religion pour justifier ses actes les plus violents et les plus répugnants manifeste de son côté la même ignorance et la même arrogance et de façon peut-être plus pitoyable encore. Les deux, en refusant d'utiliser leur raison et leur sens commun, sont responsables de la sensation de chaos qui envahit la plupart d'entre nous à notre époque.

    Néanmoins, la guerre menée contre le sacré, qu'elle soit du fait des anti religieux ou des fanatiques religieux ne me semble pas être positive. Tout d'abord, il y a confusion dès lors qu'on mentionne le mot sacré. Le sacré ne se cantone pas aux lieux de culte, à certains objets, vêtements, rituels ou personnes. Bien que les cathédrales, les mosquées, les synagogues ou les temples ainsi que les chapelets, les tapis, les livres et la présence de sages soient une nourriture précieuse pour un très grand nombre de chercheurs spirituels, le sacré ne réside pas uniquement en ces choses. Le sacré est partout pour qui veut bien ouvrir ses yeux intérieurs. Dans une fleur, les yeux d'un chat, le souffle du vent, les conversations du quotidiens, le travail, le repos, la marche, le sommeil... absolument partout. Il n'y a pas besoin d'un rituel spécifique pour sentir cette connection au sacré. Vivre est déjà un rituel en soi...

  Pour vivre dans le sacré il faut vivre en pleine conscience. Passer une vie retirée du monde n'est ni un signe de courage, du supériorité spirituelle ou intellectuelle, ni une preuve qu'on vit plus dans le sacré que les autres. En revanche, la retraite est très souvent nécessaire au chercheur spirituel qui avance sur la voie ou qui a besoin de faire le point. Mais la retraite ne doit pas être une fin en soi. Etre capable de travailler en pleine conscience, dans la joie d'être permet de stabiliser son mental, ses émotions, et de s'abandoner au sacré qui régit toute chose.  Etre tranquille ne signifie pas être inerte. Simplement être capable de rester pleinement conscient et heureux d'être. Réaliser chaque chose en pleine conscience, dédiée ses activités au Soi dont nous prenons conscience. Respecter et aimer le Soi dans toutes ses manifestations.Voilà comment vivre de façon sacré.

 

  Mais un tel engagement ne demande pas de renoncer à l'humour ni à la joie, au contraire: 

"Je ne sache pas que les personnalités hautement évoluées n'aient pas le sens de l'humour, et je ne vois pas comment on peut dire qu'une personne est intégrée quand ce sens lui manque. "Laisser-aller" s'applique seulement à une légèreté frivole et sans substance. Aucune loi n'oblige la sagesse à être quelque chose de rigidement solennel, sans un sourir.

  Le sens de l'humour? C'est le sel de l'existence. Sans lui, le monde aurait complètement perdu l'équilibre - il est déjà assez désiquilibré - et il serait allé au diable depuis longtemps."

  "La joi d'être n'est pas limité dans le temps; elle est sans fin ni commencement. Dieu sort d'une forme seulement pour entrer dans une autre. Après tout, qu'est Dieu? Un enfant éternel jouant à un jeu éternel dans un éternel jardin."

(Sri Aurobindo, La Force du yoga, textes choisis et présentés par Pierre Bonnasse, Lonrai, 2011, p. 85.)

 

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20 mai 2013 1 20 /05 /mai /2013 13:24

"Tout raisonnement sur l'amour le détruit", Léon Tolstoï

 

 Point d'orgue d'un débat aussi vieux que le monde et qui pourtant ne cesse d'alimenter les conversations, de hanter les esprits, parfois jusqu'au tourment, renvoyant l'humanité à son essence la plus profonde et à ses impasses...


"Sans amour, le monde serait inanimé", Djalal-Od-Din Rumi

 

  Certains disent avec ironie que la seule chose nécessaire à la vie, c'est l'oxygène, remettant à leur place les supposés romantiques qui verraient en l'amour la source et le but de toute chose, de toute vie. Et pourtant, une vie sans sentiment, douloureux et agréable, morne, plate, serait-elle envisageable? Oui. C'est matériellement possible. Mais une telle forme de vie aurait-elle un sens ? L'intérêt si particulier de la vie terrestre, et surtout de la vie humaine, réside dans le fait qu'une progression, une évolution, poncutée de changements, de doutes, de questionnements, d'actes commis et regrettés, ou au contraire à jamais manqués, ne peut se faire sans un infini système de combinaisons de sentiments complexes, parfois opposés mais jamais, à mon sens, contradictoires.

  On se plaint de souffrir, on voudrait ne jamais expérimenter d'émotions désagréables. Pourtant, elles ont autant de valeur que celles que nous trouvons agréables. La sagesse réside dans la capacité à déguster avec délectation toutes les émotions, à aimer autant plaisir et déplaisir, et à se fondre dans l'immensité du vide qui se cache derrière chacune d'elles. Ne pas faire de hiérarchie entre nos sentiments. Au contraire, les aimer tous, les comprendre, les vivre pleinement. Fuir le malheur est une quête vaine dans laquelle se fourvoient un nombre croissant d'Occidentaux, attirés par des sagesses orientales que les limitations qu'ils s'imposent à eux-mêmes empêchent de comprendre pleinement.

  Vivre, ce n'est pas quelque chose d'abstrait. Le bonheur, ce n'est pas l'inverse du malheur. Ce n'est pas réussir à éviter toutes les sources d'angoisse ou tristesse. Le bonheur, c'est vivre chaque expérience avec joie, à fond, en s'y jetant comme on se jette dans une piscine ou dans un lit douillet. Atteindre le vie qui soutient chaque émotion. S'y jeter, ne faire plus qu'un avec lui. Se réunir enfin dans toute la force de sa conscience à sa premire nature, à la profondeur du Soi. Ne faire plus qu'un avec le Soi. Le bonheur, c'est vivre ses expériences à fond en ne jugeant pas, en ne passant pas un temps fou à demander à son mental d'établir des raisonnements complexes et ne menant souvent à rien ni à se torturer pour savoir si l'on a bien fait, si l'on fait bien, si l'on fera bien. Non pas qu'il ne faille pas se remettre en question. Au contraire, la remise en question est primodiable. Mais au lieu de se remettre toujours plus en question il faut se remettre mieux en question.

 

On ne trouve pas le bonheur. On l'accepte. Comme on ne trouve pas l'amour. On accepte de le voir. Il n'y a pas une forme d'amour plus belle qu'une autre, ayant plus de valeur. Toutes les formes d'amour sont sacrées. L'amour filiale, l'amour conjugale, l'amitié, l'amour envers les plantes et les animaux... 

Aimer, ce n'est pas établir des règles, faire des compromis pour tout et rien, analyser l'autre et chercher ses qualités en tentant d'ignorer ses défauts. Aimer, c'est savourer les défauts et les qualités de l'autre avec la même fougue. C'est ne pas juger, c'est juste contempler le divin s'exprimant d'une manière si subtile et pariculière sous les traits de quelqu'un, à travers ses paroles, mêmes celles que l'on voudrait ne pas entendre. Pour aimer totalement quelqu'un, il faut s'aimer totalement soi-même. Il ne faut ni idéaliser, ni dénigrer. Juste se jeter dans l'univers, léger comme une plume se laissant porter par les farces que le divin nous fait . Car l'univers est une blague savoureuse pour qui n'attend plus rien et décide de simplement se donner les moyens de vivre...

 

 

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19 avril 2013 5 19 /04 /avril /2013 23:17

Jeudi dernier fut un jour de découverte et d'initiation à un art si ancien et si agréable... j'ai nommé le hammam حمّام  une institution d'Orient devenue très populaire en Europe, surtout depuis l'époque victorienne. 

 

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Etant totalement novices dans l'art du bien-être à l'orientale, moi et mes charmantes amies avons été initiées à la purification telle qu'elle se pratique dans ces lieux où le bien-être est sacré. 

Si le Hammam est le successeur des thermes romains (bien que son architecture soit plus modeste), son importance ne peut être dissociée des valeurs d'hygiène prônées par l'Islam. En Islam, les ablutions (la purification par l'eau que le/la croyant(e) doit réaliser avant la prière) , et la propreté corporelle revêtent une dimension spirituelle de premier rang. Le Prophète Muhammad mettait l'accent sur la nécessité d'être propre à une époque où les Arabes avaient pour habitude de ne pas s'immerger dans l'eau pour se laver. Le hammam s'est rapidement propoagé grâce à l'expansion de l'Islam et est très vite devenu une annexe de la mosquée. De nombreux hammams ont fleuri un peu partout, d'Espagne jusqu'au Moyen-Orient sous l'impulsion des Arabes et des Ottomans d'où son nom de "bain maure" (en référence à l'Espagne musulmane) ou de "bain turc", en Occident.

حمّام  désigne à la fois "eau chaude", mais aussi le bâtiment où ont lieu les bains. De nos jours, il désigne plus généralement la salle de bain ordinaire

 

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De nos jours encore, le hammam s'est d'ailleurs largement fait concurrencer par les salles de bain privées et des villes comme Le Caire qui en comptait environ 365 n'en n'ont plus que 6... 

Le rituel que nous avons suivi est le suivant: 

1) Nous avons déboulé dans une petite pièce où l'humidité frôle les 100°C et où la vapeur se charge de nous dilater les pores. Au bout de quelques minutes nous sommes en sommes sorties.

2) nous avons appliqué sur notre peau du savon noir marocain.

3) nous sommes retournées dans la cabine à vapeur où les toxines accumulées sous notre peau ont commencé à sortir.

4) nous sommes passées dans l'autre salle où nous nous sommes frottées mutuellement à l'aide d'un gant appelé kessa. Là, il a fallu y aller avec énergie pour assister avec surprise et dégoût à la fuite en avant de toutes ces saletés dissimulées sous la peau qui ne résistaient pas au passage du kessa

5) quand ce fut chose faite, nous nous sommes rincées et nous sommes dirigées vers le salon de repos où, affalées comme des molusques sur de moelleux coussins, nous nous sommes livrées à la gourmandise la plus vorace en nous jetant telles des lionnes en chaleur sur les cornes de gazelle et les tasses de thé qui défilaient entre nos mains. 

 

6) pour terminer en beauté notre initiation sensuelle au bien-être, nous sommes retournées à la cabine et avons laissé la vapeur achever de nous envoûter avant de nous rincer, nous sécher en enfiler nos vêtements, avec un regret certain.

 

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Le hammam propose différents rituels. La vapeur, qui permet la purification en profondeur de la peau reste cependant le point central de tous les hammams. Certains proposent plusieurs chambres, de plus en plus chaudes, se terminant par un bain froid. D'autres, comme celui où nous avons été, offrent une chambre à vapeur, une pièce avec douches et une salle pour réaliser les gommages au savon noir et mettent à disposition des bassines pour se rafraîchir durant la séance de vapeur. Tous les hammams mettent également à disposition un salon où se reposer et déguster pâtisseries et boissons.  Autrefois, les Ottomans employaient des tellaks, des hommes généralement non musulmans, chargés de réaliser les massages, d'appliquer le savon et de gommer la peau des clients.

 

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Le hammam est une institution qui place le bien-être et l'hygiène à un rang élevé et presque sacré. Intimement lié l'équilibre spirituel de ceux et celles qui le fréquentent, il permet aussi d'échanger entre individus, dans un lieu agréable et sain, en toute détente.  Terriblement moderne, le hammam séduit de plus en plus d'Occidentaux en quête de sérénité, de calme et de sensualité. Une expérience à ne se refuser sous aucun prétexte!

 

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Passez faire un tour au divin hammam qui nous a ouvert ses portes: http://www.hammam-juste-pour-elles.fr/

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13 avril 2013 6 13 /04 /avril /2013 18:47

J'ai lu d'une traite un remarquable ouvrage bien connu des passionnés de spiritualité orientale, "Tantra, la dimension sacrée de l'érotisme" de Daniel Odier. J'avais envie de casser mes nombreux tabous à l'égard de ce courant spirituel et de pousser un peu plus loin mes questionnements concernant la sexualité en général. Je ne regrette pas le choix de ce livre que je recommande à tout le monde et qui devrait permettre de révéler la véritable nature du Tantrisme, trop souvent décrié et caricaturé, à certains chercheurs spirituels.

 

 

 

 

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Petite compilation de certains des passages qui m'ont le plus marquée au fil de ma lecture:

 

Le tantra, c’est accepter de vivre cette puissance. La femme la possède naturellement. Il lui est facile d’en faire l’expérience. L’homme est seulement dans un rêve de puissance. C’est pour cela que la manifestation de sa force n’est pas spontanée et qu’elle prend souvent une forme violente. La violence est de l’impuissance pure. Avoir conscience de sa puissance, c’est, pour un homme, passer par la reconnaissance de sa féminité. De la même façon, une femme qui refoule sa puissance naturelle ne trouve pas en elle l’équilibre et l’acceptation de sa faculté d’émerveillement. C’est ainsi que nous définissons l’homme viril dans la tantrisme : « Celui qui a conservé la faculté de s’émerveiller. » (p.81)

 

 

 

 

Lorsque tu me salues, ne t’incline pas devant quelqu’un qui serait ce que tu n’es pas. Même si Shiva était là debout devant toi, ne t’incline jamais devant quelque chose de lointain et d’inatteignable mais au contraire incline-toi devant ce qui nous lie et qui fait que fondamentalement nous ne sommes pas différents l’un de l’autre, que fondamentalement Shiva et sa compagne, Bhairavi, ne sont pas différents de toi et de moi.

Lorsque tu t’inclines, incline-toi profondément devant le divin qui est en nous en cet instant, devant le divin qui n’a jamais été séparé de nous, devant le divin qui ne se trouve nulle part ailleurs qu’en nous, devant le divin dont on ne peut ni s’approcher ni s’éloigner, devant le divin inconcevable dont tout notre être est façonné, comme la texture d’une argile dont nous serions la forme donnée par le potier. Tant que tu imagines un chemin qui te sépare du divin, tu pars pour une longue errance et cette errance n’aura jamais de fin car plus tu penseras t’approcher du divin, plus il t’échappera. (p.59-60)

 

Dans le tantrisme, il n’y a fondamentalement pas de temple, pas de Dieu, pas de dogmes, pas de croyances, il n’y a qu’un immense cordon ombilical qui relie chaque être et chaque chose dans le divin. Connaître un éveil, c’est évoluer constamment dans ce seul espace infini que la Conscience épouse dans la célébration d’une noce continue au point où l’extase de cette union entre Shiva et Bhairavi fait couler son lait sur la forme distendue de la Conscience qui ne peut même plus dire « je suis la Conscience, je suis le sans limite, je suis la totalité du divin » (p.60-61)

 

 

shiva

 

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24 février 2013 7 24 /02 /février /2013 15:27

Je vous propose dans cet article une petite compilation de certains passages tirés du livre de  HER-BAK "Pois Chiche ", visage vivant de l'Egypte ancienne écrit avec talent et finesse par Isha Schwaller De Lubicz (Flammarion). Il est impossible de donner un résumé satisfaisant d'un tel ouvrage qui a bouleversé le cœur et l'esprit de la plupart de ceux qui l'ont eu entre les mains, tant la profondeur de ce texte est déstabilisante. Néanmoins, je peux dire de ce livre passionnant qu'il raconte l'évolution spirituelle d'un jeune Egyptien, vivant à l'époque de la XXème dynastie, dans la région thébaine. L'histoire repose sur le nom du héros qui peut se comprendre à la fois "pois chiche" et "visage d'Horus". Elle raconte comment cet être exceptionnel gravira progressivement les marches du "Temple"- mot devant être compris à la fois comme la somme de la connaissance égyptienne, comme étant l'âme humaine ainsi que le bâtiment si important pour cette civilisation - et passera de "pois chiche" à "visage d'Horus".

  Ce texte ne s'adresse pas uniquement aux égyptologues (bien qu'il soit plus facile de comprendre certains passages si l'ont maîtrise l'égyptien classique, je préfère vous prévenir!) mais plus généralement à tous les chercheurs spirituels au-delà de leur origine et de leur époque. Il offre au lecteur la vision égyptienne du divin, du manifesté et du non manifesté et de la place de l'homme dans l'univers de façon accessible. Une perspective très moderne qui saura guider l'esprit de celui qui sait "voir avec son cœur" pour reprendre la sagesse des anciens Egyptiens... 

 

Bonne lecture!

 

"Un meuble est beau s'il est utile; il est utile s'il est solide. Suis sagement le chemin de "l'utile", ô mon fils: c'est le chemin assuré du succès."
Pois Chiche écouta ces conseils, mais il les répéta le soir à Menkh, et celui-ci lui répliqua:
- Ce vieillard s'exprime selon sa conscience, c'est un honnête artisan. L'artiste Nadjar n'aurait point parlé comme lui: l'utile correspond à la vie matérielle; il est vrai que les proportions justes donnent stabilité et beauté; cependant cette beauté ne dépend pas de leur utilité, mais de l'harmonie cosmique avec laquelle ces proportions sont en rapport. Si tu veux élargir ta conscience au-delà de celle de l'artisan, observe ceci: l'utile dépend toujours de relations matérielles et de qualité d'ordre médiocre, car la Qualité absolue ne correspond pas aux besoins physiques. Ceci est tellement vrai, que toute chose réellement parfaite n'a point d'emploi utile, mais superflu: le bois, la pierre, le bronze, sont utiles. L'or n'est pas utile: c'est un luxe. Un ornement utile n'est pas de l'art: l'Art commence avec l'Inutile. La recherche de perfection n'est pas nécessaire à la vie terrestre: c'est un luxe inutile et divin. C'est pourquoi le sens de l'Inutile est le sens de l'Elite. 
-L'ouvrier peut-il faire partie de l'Elite ?
- S'il a ce sens, il l'exprimera selon sa nature: alors il sera remarqué, puis éduqué en conséquence. C'est ce qui explique la multitude de nos chefs-d'oeuvre; car pour ce faire, il n'eût pas suscité, en grand nombre, des artistes compréhensifs pour les exécuter."

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"L'étude de la composition des mots est effectivement la clef de notre enseignement. Notre langue est construite sur une connaissance profonde des Lois et des fonctions qui ont déterminé la structure de tout ce qui existe. Le nom attribué à quelque chose est sa définition, exprimée par la valeur des lettres qui composent ce nom, et des signes qui l'écrivent. C'est pourquoi nous pouvons d'un seul mot remplacer une description ou même exprimer une théorie. Ce n'est pas une langue de bavards; c'est une langue de Sages qui connaissent les rapports analogiques du visible et de l'invisible et enseignent l'abstrait par le concret. 
"Mais pour y accéder, il faut accepter une formation progressive qui est la "montée vers le Temple". Ton étape actuelle est la constatation d'une parenté intentionnelle dans la composition et la signification d'un groupe de mots. Garde seulement en ta mémoire les exemples entrevus aujourd'hui, comme un signal pour éveiller ton attention."

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"Sa rancoeur d'écolier d'écolier lui répond. Il écoute ses griefs, il jauge son ignorance... et la pesée n'est point en sa faveur.

- Au fond, je suisun orgueilleux: je ne sais rien et je veux redresser les autres! Ce n'est pas amusant de constater ses torts; mais c'est plus ennuyeux d'y rester embourbé!

Et voici qu'un espoir dissout son amertume; il ose regarder le vide noir; les étoiles ne sont-elles pas des lumières ?... l'homme n'est-il donc jamais sans Lumière?

L'obscurité lui paraît éblouissante; l'ancienne parole du menuisier reprend corps: sba l'étoile, sba la porte... l'étoile, est-ce un trou dans le ciel ? Une porte par laquelle passe la lumière? Pourquoi son nom est-il presque le nom de l'âme ba

La nuit devient vivante. L'enfant qui autrefois n'avait point "reconnu" sa mère se sent enveloppé dans une Mère immense, une Nout qui nourrit chacune des étoiles. Et lui, homme minuscule au milieu d'elles, il rit de joie de sentir sa mère infinie; et, consolé, il se laisse endormir dans ses bras."

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"La Nature - même dans l'humain - obéit aux gestes et aux formes exécutés selon ses lois, si elle n'est pas contrariée par la volonté cérébrale. C'est ainsi que nous agissons sur les KA des humains pour les accorder à l'harmonie cosmique et pour éduquer leur conscience.

"Déchiffrez simplement l'enseignement de ce temple: 

levez les yeux si vous voulez connaître ce qui se rapporte aux lois du ciel; regardez en face de vous, sur nos murs, pour y étudier les Pincipes - ou Neter - de la Nature. Si vous voulez savoir le rôle de la Terre, comment elle conçoit et fait jaillir du sol toute végétation, cherchez-en les symboles vers la base de nos colonne et de nos murs, même sur les dallages et dans leurs fondations.

"Ainsi, la plante puise, par ses racines, sa nourriture dans la terre; ainsi va-t-elle chercher, par son sommet, - pointe  ou fleur - sa vitalité dans le ciel; ainsi vous parleront nos colonnes.

"Tout étant établi sur les lois de l'analogie, vous pourrez, de cette manière, y trouver le triple enseignement qui est inscrit dans tous nos temples.

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28 janvier 2013 1 28 /01 /janvier /2013 21:02

People should always make sure their inner child is happy

 

We were children. We had dreams. We planned to become a certain person. We wanted to achieve certain things. We also decided not to become another kind of person and not to achieve other things. But how have we evolved ?

 

You think the child you were ten, twenty or more years ago disappeared in the adult you became ? You are wrong. This child did not die nor did not change. He is still living in your soul, heart, and mind. And be sure that he/she is watching you. You promised him to follow his/her dreams, to accomplish his/her plans. Have you done so ? Did you keep your promises ?

 

If yes, then your inner child should be pleased. He/she should be laughing, jumping, and looking at you with kindness. And therefore, you should be happy too.

If no, then your inner child should be furious. He/she should be crying, desperate, and looking at you with malevolence. And therefore, you should be sad too. 

 

Most of us have handled lots of painful experiences especially during our adolescence and/or early adulthood. Sometimes, these sufferings made us deviate from our original path. And sometimes, we were not able to keep the promises we made to the child that still lives in us. We became another person. We abandoned our dreams. We followed another way. We gave up...

 

I personally had very clear dreams when I was 10. I wanted to become an Egyptologist, speak many languages, travel a lot (especially to Egypt and the Arab countries). But more than that, I wanted to feel jubilant. I wanted to feel pretty. I wanted to feel happy. I wanted to be able to live on my own. I wanted to be able to refuse any kind of abuse or violence. I wanted to be proud of myself.

Did I become this person now that I'm supposed to be an adult ? Not really. Oh yes I'm on the right way to achieve my professional plans. I have made lots of sacrifices for that and I'm ready to make even more. I did not listen to the tons of people who told me it was impossible. "Impossible, you say ? Then, I'll make it!", that was my reply and this reasoning proved me right. But am I proud of the young woman I now am ? Not totally. I did not obey to my inner child. I hate myself. I was not supposed to become this person. 

"But, I have lots of reasons to be like that...

- No! No matter what you have handled, what people might have told you or done to you, you promised me you would do better!

- I'm not a superhero! I can't get up each time I'm punched in the face!

- You were supposed to be my superhero! You were supposed to get up and never allow anyone to punch you in the face!"

(dialogue between me and my inner child)

 

She is right. I broke my promises. I have no excuse for who I became. I myself decided to become this woman. I was not supposed to allow anyone to damage my heart and I did... 

You think you are in the same situation than me ? Guess what ? It's not over! 

 

It's never too late to make peace with your inner child

 

No matter how old you are, no matter in what kind of situation you are, no matter what people around you tell you. The most important thing is to make peace with your inner child. He or she is always ready to make peace with you. All what your inner child wants is to see you being the person you promised you would become. Try to find a good reason not to accept to offer him/her this gift before your death. 

No matter if you think you are too old to change. You may be 40, 60, 80, you may have only a few years, months, weeks, or days to live. It's never too late to become who you really are. 

It's never too late to say:

" I'm f****** beautiful and I don't give shit to what you guys may think about it!"

"I'm intelligent, and I don't care if you say I'm not"

"I will laugh today, because I want to, because my inner child wants me to be the happy and funny person I was supposed to become"

"I'll dress up the way I want, just to please myself and my inner child"

"I'll learn a new language, dance or whatever, even if I'm not able to master it, at least I'll give a good try"

"I'll be this explorer I wanted to become, and if I can't travel the way I want, I'll do it in my dreams or through my books"

"I'll feel happy, have confidence in myself, and impress people with my charisma and altruism, because I can do so, and because I promised my inner child I will "

 

It's never ever, ever, ever, ever too late to simply become The Person You Truly Are

 

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24 janvier 2013 4 24 /01 /janvier /2013 20:22

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To fall in love... what is more ordinary than these four words today ? But what do we put behind them ? The same vague idea that designates a kind of allurement between two people. Two people who are invaded by this strange feeling tinged with physical attraction, lust, the oppressive need to cuddle, and to maintain a certain relationship in which the partners have rights over one another. 

But can we reduce love to this simplistic definition ? No, since we feel different sorts of love. There is normally love between parents and their child(ren), love between siblings, friends, etc. 

But we rarely mention another form of love that can blossom between two people who could have reasons to feel lust for each other, such as a female and a male who have no family ties. A form of love that I would qualify as almost divine. A form of love where external appearance does not count. A form of love when age, social status, nor even religion are important.

The simple meeting between two souls who fall in love with each other. Two souls who recognize God in each other. The meeting of female's soul and a male's soul that are beyond lust and childish love. 

There is a form of love more powerful than any other. A form of love that makes you say:

" Your eyes are the window of your spirit

Through which I can see the enchanting garden of your soul

Smell the bewitching perfume of their flowers

And be dazzled by the divine light of your heart

I know who you are

You are more valuable than a lover

You are stronger than a father

You are my brother

The one who accompanies me on God's path"

 

I wish to all of you to experience that unique and pure form of love. The strong and incomparable love that can blosson between a woman and a man who have nothing in common but who know they are brother and sister.

 

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21 janvier 2013 1 21 /01 /janvier /2013 21:25

Whenever I think my heart is bleeding

Whenever I think the doors of my mind are closed

Whenever I think the flowers of my soul are wilted

Whenever I feel abandoned

Whenever I think I can't get up again

Whenever I think I will forever endure pain

 

I remember He is here 

I remember He believes in me, even if I don't believe in myself

I remember He loves me, even if I don't love myself

 

And I open my eyes until I can finally see Him around me

And I open my heart so that it still loves

And I open my mind so that it still learns

And I water the flowers of my soul so they illuminate my life

 

And I walk towards Him, and He runs towards me

And I thank Him for everything, the bad and the good experiences

Indeed, the main difference between a true believer and a non believer is that the believer can accept everything because he knows how much he is loved by Him and that absolutely everything he receives from Him is a gift. Therefore, a true believer is able to feel happy after a disaster, loved when people hate him, and lucky when he does not own anything.


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